INVISIBLE CITY

2015 - INVISIBLE CITY
Série réalisée pour le PHOTOBOOK CLUB DE MONTRÉAL
Exercice par / by Eirik Johnson
Invisible city, ou «la maladie de l’isolement»
Lorsque j’ai commencé mes recherches plastiques, je me suis beaucoup intéressée à l’architecture industrielle.
Il me semble que ces constructions font partie intégrante de l’histoire architecturale du monde occidentale. L’industrie est énoncée dans la charte des villes qui est : habiter, travailler, se cultiver, ainsi faisant parti inhérente de la fonction de bâtir des villes par l’intitulé travailler.
Mon intérêt pour les formes simples et géométriques m’a régulièrement amené à regarder, penser et concevoir mon travail en rapport aux usines. Je me rends régulièrement dans des zones industrielles. Jusque là ce qui m’intéressait c’était d’y contempler un certain type de construction, les couleurs des matériaux en rapport avec leurs utilisations, et la façon dont on tentait de les fondre plus ou moins dans le paysage. Pour autant je ne les ai jamais photographié, posant mon regard plus sur des architectures connues du grand public afin de tenter de dévoiler l’essence même de ces réalisations.
L’exercice invisible city porté par Eirik Johnson m’a donné envi de redécouvrir mes lieux d’inspirations premiers, et de leur insuffler une dimension nouvelle. Après tout, ces zones industrielles aux constructions souvent magistrales sont des villes à part entière tournées vers le ciel et entourées de friches, autour desquelles un urbanisme bancal tente de se développer afin de les rendre fonctionnelles et accessibles.
Les fumées qui se dégagent de tours immenses laissent à penser qu’il y a de la vie, sans compter les bruits sourds de ventilateurs, de moteurs, et de métal ; mais ceux qui font marcher ces villes de productions sont invisibles aux yeux des passants, il ne sort de ces industries que des camions chargés derrière lesquels de grands portails se ferment.
Cette série est porté sur 5 bâtiments que j’ai toujours côtoyés, une distillerie, l’usine Perrier, une manufacture, une usine de traitement des déchets, et un bâtiment administratif industriel. Toutefois il n’est nullement retranscrit dans chacune de ces images la fonction même de ces lieux, l’intérêt que j’y porte est plus dans l’image extérieure et simple qu’il peut être donnée à voir sur ce type de construction dédiée à la production.
Ces images sont au format paysage, laissant une grande place au ciel, constituant ainsi la base première de ces espaces, ainsi chaque élément révélé constitue la part visible et à échelle humaine, donné à être discerné depuis l’extérieur.