ALVEOLUS N°5.8

Photos


2013 - Alveolus n°5.8 - installation in-situ
Institut d'Alzon St félix, Galerie du Platane - Beaucaire
Cartes de visites en Bristols
pliées et collées.


“ Mon corps, comme
metteur en scène de ma perception,
a fait éclater l’illusion d’une coïncidence
de ma perception avec les choses mêmes”
Merleau-Ponty, Le visible et l’invisible,1993.


Alveolus comprend une série de réalisations en papiers qui intéragit avec l’espace, entre normes architecturales et déambulation spatiale.

Retenant la leçon de Richard Serra, j’ai tenté de développer mon travail à partir d’un vocabulaire, d’une certaine liste de verbes qui m’aident à mieux préciser ma démarche.
Décomposer, fragmenter, déconstruire, construire, structurer, déployer, découper, déplier, plier, sont les quelques verbes qui définissent mes gestes opératoires : un processus de
fabrication répétitif voir obsessionnel.
Je crée de la forme à partir du plan. Je découpe la surface en motifs géométriques, répétitifs, ce qui renforce les effets rythmiques et de temporalité.

Je m’appuie sur des principes géométriques élémentaires. Les matériaux que j’utilise, sont soumis à un tracé, et sont ensuite découpés, pliés par rapport à la géométrie, transformant
des plans et surfaces en 2D en plans et surfaces en 3D.
J’utilise des matériaux issus de la grande production. Il me semble important d’utiliser ce type de matériaux fabriqués à la chaîne dans mes réalisations qui utilisent des normes, et
des éléments qui se veulent répétitifs : d’une part au niveau même du processus de fabrication opérant du simple vers le complexe par cet ensemble de gestes opératoires. D’autre part, au niveau de l’expérience vécue.
Le processus opératoire, que je pratique, part de la notion d’une trame tracée sur un plan, une surface. La trame est la base qui va produire de la forme, à partir de laquelle le module émerge, produisant le volume.

A partir du dessin de la trame, je trace ce qui va se révéler être une forme, un module, un volume, par des lignes géométriques organisées de façon logique.
Par des pliages, je réalise une multitude de modules à partir d’une seule et unique surface.

Le processus de production est simple, je démultiplie la surface en parallélogrammes quadrilatérales que je plie en leurs diagonales par le centre de symétrie, ou bien en partant
des angles de la forme, repliant et dépliant les parties pour créer du volume. Chaque module est identique à l’autre mais déployé dans l’espace d’une manière différente, ce qui laisse à
supposer que tous les modules sont des pliages différents. Mais en réalité ce n’est que le même module disposé dans un angle différent sous l’influence de l’espace dans lequel il est
disposé en rapport avec les autres mais surtout en rapport avec la lumière projetée.

Il est nullement question dans mes réalisations, de productions de modules ou volumes à l’infini. L’environnement spatiale et la lumière délimitent la forme. Mes réalisations se veulent en relation avec l’espace, et prennent en compte les proportions de l’espace architecturale afin de mieux le déconstruire, le moduler. J’ai réfléchi sur la relation ombre et lumière. L’ombre pose notre regard, elle est l’élément
qui nous établit dans la spatialité mais aussi dans le temps par l’interaction de ses formes avec la lumière.

Je pense que l’architecture, et les éléments spatio-temporels doivent être construits par la lumière et autour de celle-ci.
Je développe dans mes recherches plastiques un travail autour de la lumière naturelle et son ombre. J’utilise l’ombre comme constructeur et non comme modificateur d’espace.
L’ombre rend visible la forme, sa structure, ses qualités, sa surface.L’ombre enrichit la forme, apporte du mouvement et rythme les surfaces. Elle parcourt les éléments architectoniques, anime les volumes, modifie les angles de vue, autant que notre oeil et nos actions dans l’espace
le permettent. Je m’interesse à son côté structurel, que je vois comme fabricateur d’espace.